La Nuit de Noëlle Une pièce de Roland Thibeau, interprétée par Anne Staquet.
S'appeler "Noëlle" parcequ'on est née la nuit de Noël, c'est un cadeau, n'est-ce pas ?
Un cadeau empoisonné, oui ! Qui ne vous donne pas nécessairement une place dans la société. "On ne naît pas clodo, on le devient". Voilà Noëlle dans la rue, on ne sait pas trop pourquoi. Elle parle, mais elle ne répondra pas à cette question. Elle est seule. A qui parle-t-elle ? Et d'ailleurs, qui écoute les SDF... ?
Mais elle, Noëlle, elle écoute, elle ouvre les oreilles et les yeux. Elle nous renvoie notre image peu flatteuse de passants qui ne veulent faire que ça : passer, ne rien voir de la détresse humaine.
Ce qui la sauve, c'est l'humour, dont on dit que c'est "la politesse du désespoir". Ah ! mais non ! Elle n'est pas polie, Noëlle ! Manquerait plus que ça ! Par contre elle sait parfaitement ce qu'est la dérision. Elle va nous l'apprendre, si nous sommes sensibles à son jeu. Et peut-être qu'en ressortant après le spectacle, nous nous poserons des questions que nous ne nous posions pas avant. Des questions difficiles qui n'ont pas de réponses faciles, mais qui nous rendront un peu meilleurs et nous feront regarder le SDF avec plus de respect.